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ECOLE NATIONALE IBANEZ Pour Apprendre la Musique Différemment !                                            ecolejohn31@gmail.com
23 octobre 2014

#036 Le triptyque de l'été - mittsu on mittsu [みっつ]

Attention, nos chroniques ont des crocs n°036 !

   Il était important pour moi d'internationaliser ce triptyque, d'où ce dernier titre en japonnais (si si, vérifiez si vous voulez ! J'ai longuement étudié le japonnais !). D'autant que pour cette fin, l'international sera plus à l'honneur qu'une quelconque dimension musicale. En effet, nous allons parler du strict opposé à tout ce que peut représenter la musique : musique qui doit être l'ouverture, l'élévation, le moment de repos, de calme, le plaisir de l'ennui contrôlé, l'odeur du Matin d'Edvard Grieg, et les silhouettes de Debussy... "soupir"... je disais donc, l'opposé de tout cela : (attention, à la technique, lancement du décompte !) 3 :... 2 :... THE FOUTEBÔL 1 :... ... ... 0 : ... ! (veuillez bien pardonner mon technicien qui est déjà devant la match, une main dans le sac de chips bon marché, une qui tient la bière et une autre la télécommande ?!).

 

 Alors oui, c'est bien de cela que je souhaite parler aujourd'hui (devrai-je plutôt écrire "aunuitd'hui", mais c'est hyper dur à articuler... sur le clavier !). Car ce périple dans ce lieu hors du temps n'aurait pas eu la même saveur si elle n'avait pas été là : la Coupe du Monde de Foutebôl 2014 ! THE WORLDCHAMPIONSHIPBESTFIFADOLLARSPLAYBOYBRASILIANRICHSTADIUMTOUROFTOUTVABIENSURTERRE DE FOUTCHEBÔL !!! Alors, évidemment, les soirs de match, c'était tous rendez-vous au bar du camping avec ses deux beaux écrans géants pour ne pas louper "les bleus", entre autre.

 Musique d'ambiance : Attention, ce qui va suivre est une séquence extrêmement intime dans laquelle l'auteur de cette chronique va probablement et généreusement vous livrer son état d'âme le plus enfoui, une découverte spirituelle qui remet en question le sens de l'univers. Tout ne sera plus qu'effondrement dans un nuage de douleurs et de cris, le chaos de la conscience, le naufrage d'un monde.

 

 "C'est que parce qu'en fait, des fois, j'aime bien moi, regarder... un match de fou,th..."

 

 Du coup, que m'ai-je dit ? Franchement ? Le phût (accentuez bien le circonflexe pour retrouver la prononciation correcte du sud profond de la province de みっつ), c'est vraiment un truc de beauf, surtout la coupe du monde, je suis sûr que tous les mecs et les femmes (si, il y en a beaucoup !) sont vraiment des nazes lourdingues etc, etc... J'étais finalement empli de préjugés fondés sur je ne sais quelle croyance, que je m'empressa de défier. En liant l'utile à l'agréable, je décida de franchir le seuil du bar du camping afin de voir le match "France-Nigeria", immergé dans cette ambiance si folle que j'adore... A peine sur le seuil, un animateur qui avait ajouté à sa journée à rallonge "animation match de l'équipe de France" me maquilla sans même que j'eus le temps de commander une menthe à l'eau (et ceux qui me connaissent savent que je ne mens pas !). C'est la bousculade joviale dans le bar pourtant très grand, tout le monde attend ce moment de partage dans l'effort (oui, parce que bon, il faut préciser que quasi toute personne qui regarde un match dans cette ambiance là pense réellement qu'elle fait un effort avec son équipe...). Coup de sifflet, le match débute, ça cause, ça rigole, ça cri, c'est vivant et bon enfant. En fait, je commence à me dire que je me suis bien planté et que les adorateurs de phoudt ne sont pas si... si... si tout ce que j'ai pu en écrire il y a quelques lignes. Et comme dans tout bon film, dans tout bon roman, c'est quand le héros (enfin moi quoi...) sent le vent tourner, affronte ses préjugés rétrogrades et entame le chemin vers cette réelle remise en cause de ses croyances. C'est quand enfin il voit la lumière et se dit que toutes ces années de dénis n'étaient que nourriture pour cochon et caca dans les yeux, quand les larmes lui monte d'avoir été si vil envers son prochain et si médisant. C'est là, à cet exact moment, que l'improbable arriva. 

 

 Comme souvent durant un match, le public est filmé. Il est vrai qu'en général il s'agit plutôt des supporters très motivés, déguisés, ou des supportrices très motivés et le moins déguisées possible, enfin le moins habillées possible devrai-je m'aventurer à dire. Une fois n'est pas coutume, et durant un Mondial, ces gros plans se font sur les couleurs des pays, avec toujours le petit commentaire qui va avec. Ça ne fait pas de mal ! Alors donc que se passa-t'il ? Le temps de baisser mon regard vers les glaçons tièdes de mon fond de menthe à l'eau, le bar entier se soulève d'une esclafade gorgeuse. Les commentaires fusent "oh la tronche !",  "il bien déguisé ce con ! arf arf röööt..." etc... J'eus à peine le temps de lever le regard vers l'écran, tout impatient dans les micro secondes qui me le permirent de rigoler avec eux de cet énergumène déguisé en je ne sais pas quoi, mais qui fait bien marrer toute l'assemblée, toute l'assemblée.

 Tristesse et désenchantement.

Ils se poilaient tous et se moquaient d'un type, de ce nigérien qui lui, assistait au match dans les tribunes. En guise de "déguisement" il portait ce que j'appellerai un turban traditionnel, d'un blanc magnifique. Ah oui, du coup évidemment on a aussi eu droit à des blagues douteuses du turban blanc sur une tête noire... Non mais bref, j'arrête d'écrire ça m'énerve.

 Bon enfin non, j'arrête pas d'écrire; mais ça m'énerve. (je trouve que ce point-virgule est vachement bien placé ! Non ? J'en met pas souvent parce que je sais pas vraiment comment les utiliser,... aujourd'hui les gens pensent que ça sert juste à faire des "smileys").

 

 Du coup, conclusion une, j'étais en fait bien entouré de tout ce que je pouvais imaginer au départ. Mes préjugés n'étaient peut-être pas fondés avant cette expérience, mais maintenant ils le sont, et même bien cimentés !

 Conclusion deux. Il faut toujours vérifier par soi-même les idées reçues et tout ce fatras de foutaises. Certaines s'avèrent parfois tout à fait inexactes. Malheureusement comme pour cette fois-ci, d'autres fois elles se confirment. Mais attention : conclusion trois : il ne faut jamais oublier le contexte. Le lieu dans lequel je me trouvais concentrait une catégorie de gens (ce que l'on peut nommer "un public") friand d'animations bofbof, de spectacles aussi bas de gamme que de ceinture (oui parce que ça, je ne vous l'ai pas raconté mais il y avait aussi des spectacles quasiment tous les soirs ! Des merveilles scéniques et d'écriture...), un public reprends-je donc dont le rituel musical de 12h30 ravissait les esprits etc, etc... Quenconclujedonc direlidindon ? En toute sagesse (enfin, pour ce que j'en ai pour le moment), il serait plus juste de dire que je n'ai pas vraiment vérifié mon cliché des suiveurs de foutebaule, mais peut-être plutôt à mes dépends celui concernant "le public" de ce type de camping, d'autant plus lorsqu'il se retrouve entassé devant un match !

 

 Faut-il généraliser, bien sûr que non. Nous avons rencontré des familles très sympathiques dans cet étrange lieu. Certaines qui comme nous n'allaient pas, même pour leurs enfants, se débaucher sur une musique débilisante tous les midis sans exceptions. Certaines qui n'étaient finalement là que parce que l'océan n'était qu'à quelques minutes à vélo. Et dont la myriade d'animations quotidiennes passait très mais alors très loin d'eux. Alors non, ne généralisons pas. Mais n'hésitons pas non plus à parler de "grandes tendances" ! Qui font peur... Je vous assure que sur le moment, lorsque je fixais ce visage noir et ce turban et qu'autour de moi la bêtise humaine envahissait tout l'espace, alors sifflait la honte... Mais pas la gêne d'être au milieu de ça si différent. Parce que c'est dans ces expériences là que l'on apprend. Il faut plonger le tête première et rester bien longtemps sous l'eau pour enfin mieux y voir et mieux comprendre "notre prochain". Et des fois, notre prochain, y fait pas rêver, c'est sûr..

 

 Le fond de tout ça pouvant pourquoi pas se résumer à cette bien célèbre formule "le choc des cultures". A quoi j'ajouterai que les cultures ne s'entrechoquent que dans l'ignorance. Apprenons un peu des autres tout comme eux devraient le faire avec nous, et tout ira mieux... Voilà qui clôture ce formidable et extraordinaire (autocongratulation maximum !!!) triptyque de l'été, tagadapouêt. Tsoïn !

Merci de l'avoir suivi jusqu'au bout, j'attends toujours vos propositions d'achat moyennant quelques dizaines de billions de billiards de yen suédois.

 

 

 

 

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Commentaires
ECOLE NATIONALE IBANEZ Pour Apprendre la Musique Différemment ! ecolejohn31@gmail.com
  • Le solfège n'est pas la base de la musique, il n'est qu'un outil, formidable, mais juste un outil. La base quel que soit l’âge, c'est le plaisir d'appréhender un instrument, de partager en groupe, d'apprivoiser le rythme, d'écouter... de Jouer la Musique!
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