#009 La rupture pas si difficile...

 Attention, nos chroniques ont des crocs n°009!

Et non, je ne suis ni frustré, ni en manque, ni chagriné, ni à cran, ni accroc finalement. Pourtant j'aurais cru... nous passions de longues heures ensemble, parfois même en tête en tête, sous la couverture en pleine nuit ou dans les moments où je n'aspirais qu'à me détendre, me laisser aller à la somnolence, rassuré qu'elle soit près de moi, n'être qu'un être passif. Je la laissais me passer dessus comme l'océan essuie la plage, à son rythme, inlassable et continu.

  Bref, cette vieille histoire, j'en reviens. Nous nous sommes séparés il y a deux mois environ. Je ne la supportais plus. Trop présente, trop bruyante, il fallait toujours s'accommoder de ses horaires. Madame voulait qu'on se retrouve à 21h, il ne fallait pas être en retard de quelques minutes,... et si c'était le cas, m'aurait-elle attendu ? Niet, Nada ! Et puis sa manière de s'imposer chez nous, il arriva le moment où la disposition-même des meubles devaient lui convenir. Le monde s'articulait autour d'elle, c'était ainsi. Il arrivait même que je pense à elle à tout moment de la journée. Une relation comme celle-là est tellement banale finalement, je veux dire que tout le monde l'a vécu, et la vit probablement encore. Alors on se dit que ces petits sacrifices ne sont pas grand chose comparés à ce que cela nous apporte : le sentiment de marcher dans les rails, comme tout le monde. De ne pas être en marge de la société, d'être normal quoi.

"Même si ce sont des moments perdus avec mon fils, je suis "normal, ouf !"

 Il est difficile dans ce type de relation d'ouvrir un jour les yeux. Le quotidien nous a tellement enterré que l'on oublie de le remettre en question. Pire, un mécanisme naturel fait que ce quotidien efface d'en nous ces moyens de prendre du recul, de dire : "mais ça n'est que ça en fait ?!". Cette relation ne nous apporte plus rien, mais à cause du temps, des automatismes, des réflexes, nous n'avons plus la réflexion nécessaire pour dire stop. Et si nous l'avions, en aurions-nous la force ? La force de croire que cela est possible, contrairement à tout ce que l'on entend autour de nous. 

"Vous n'allez pas vous ennuyer ?"

"Comment allez-vous faire sans ?"

"Mais pourtant tu as toujours vécu avec !"

"Vous serez coupé du monde !"

Bref, j'ai dit stop à la télévision il y a deux mois de ça, et vous savez quoi ? C'est génial...

Relisez maintenant cette chronique si vous n'aviez pas compris qu'il s'agissait de la télévision, vous y découvrirez peut-être des idées (comme par exemple moins de bruit, d'inutilité, d'horaires, d'images fatigantes, de télécommande, d'agacement, de manipulation. Plus de temps pour lire, faire de la musique, jouer avec ses enfants, discuter avec son conjoint, plus de place dans le salon, de place dans le couple, plus de pensées, plus de nous,...)

Vive la télé ! Tuons la télé ! (qui nous décérèbre de plus en plus).

 Un jour peut-être, je développerai le sujet "TV", ça risque de faire mal... une autre fois... en attendant, si vous saviez ce qu'il y a à gagner à travailler ses gammes plutôt qu'à regarder "plus moche la vie", vous seriez déjà en train de courir sur votre basse et vous slapperiez comme des fous en moins de temps qu'il n'en faut pour mater trois épisodes de l'"Amour est dans le portefeuille de l'île des célébrités", rediffusés cinquante six fois en deux ans... vive la Tnt, tuons la Tnt aussi (mais je crois qu'elle va s' auto-tuer toute seule si elle continue comme ça !). Lâchez l'écran, vous n'en serez que plus malin contrairement à tout ce qui peut se dire !