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ECOLE NATIONALE IBANEZ Pour Apprendre la Musique Différemment !                                            ecolejohn31@gmail.com
7 octobre 2012

#013 Le coup de poignard en plein cours... arghh !

Attention, nos chroniques ont des crocs n°013!

 Je l'avais bien dit, la 13 allait vite venir ! la 13.. la 13... la 13... la 13 ... la 13 !!!!!!

Je me dois de vous raconter cette affreuse anecdote (qui n'est bien entendu que pure quasi-fiction).

Je peux aujourd'hui le dire sans fausse modestie (et quel titre !) :

Quelqu'un a tenté de me tuer cette semaine !

 Replaçons le contexte si vous le voulez bien (sinon, veuillez bien suivre les panneaux de sortie, sans faire de bruit s'il vous plait, pour les gens qui lisent). 

 

 Par un début de soirée tout ce qu'il y a de plus automnale (l'approche de la nuit ne chassa pas autre chose que la grisaille ambiante, le vent trombone sans être encore vraiment froid, il ne fait pas voler les feuilles mortes. En effet, chose tout à fait remarquable : il faudrait des arbres en prémisse de cela...). Bref, ajoutons à cela l'éclairage joyeux de deux ampoules économiques, et la fin d'un cours plein d'interrogations et de doutes. Même Patrick Sébastien n'aurait rien pu faire pour réchauffer l'atmosphère. Et voilà que mon esprit se remet en marche, dans un sursaut inattendu (pléonasme non ?), me vient à l'esprit cette terrible question, que d'ailleurs mon cerveau ne peut contenir plus longtemps... La pression doit être lâche, c'est par ma bouche que puérilement elle sortira :

 

" Et vous, vous écoutez quoi comme musique ? "

 

 Arghhh, la question métaphysique que n’ai-je pas posé. Les volets se mettent à claquer, les partitions volent dans des tourbillons de poussières suffocantes, les oiseaux tapent les carreaux déjà souillés de leurs immondices, le sol n'est plus que sables mouvants déséquilibrant le moindre bipède présent dans cette salle. Les ombres virevoltent au gré des lumières vacillantes, les violons grincent tout autant que les genoux, des cris retentissent dans le vacarme ambiant des tiroirs qui s'ouvrent et se referment sur un rythme diabolique tiré de l'album d’Élie Sémoun !

 Je sens ma fin proche. Tout comme celle de mes élèves. Mais qu'ai-je donc déclenché !!! L'apocalypse ?  Les cavaliers vont-ils de leurs sabots lourds fouler le sol (la si do) de l'ecole.john ?...

 Ahh, ohhh, mais qu'ouï je ? Qu'entends-je ? Serait-ce le retour au calme après cette déferlante ? L'espoir renaît-il à présent ? Oui, peut-être, je vois sur les lèvres d'un élève s'esquisser les méandres d'une syllabe. Dans l'atmosphère pesante, un mot émerge telle le terre promise aux marins affamés :

" Euh, moi j'aime bien le jazze..."

 Cette phrase n'est pas nette, ou du moins, je peux sentir que les choses ne vont pas aussi facilement se régler. Pourquoi les lumières ne sont-elles pas revenues, malgré l'apparition divine de cette frêle phrase ? Et les oiseaux aux carreaux, toujours là, maintenant figés, leurs yeux jaunes perçant les profondeurs de notre âme.

 Soudain, plus rien, plus un mouvement détectable. Les partitions sont suspendues dans les airs, les ombres fixées, les élèves et moi-même pétrifiés.

 Seul subsiste le grésillement de l'ampoule fatiguée.

 Le sol se mît à vibrer aussi intensément que le mi grave d'une contrebasse frotté par le court archet. Du vent passe par les lames du plancher pour s'écraser sur le plafond de la salle ténébreuse dans laquelle nous tous sommes maintenant accroupis pour moins souffrir de ce déchainement diabolique. Nous tous, sauf un. Celui-là est debout, dans son élément, un sourire malsain ponctue le bas de son visage dont les ombres ne font plus ressortir que ses yeux blancs lumineux et révulsés. En levant les mains pour invoquer une puissance dévastatrice, cet élève prît une inspiration qui sembla nous priver d'oxygène à tous. Les ombres jouaient frénétiquement autour de sa silhouette, les oiseaux faisaient céder de leur bec noirs les carreaux dans un fracas cristallin. Alors (un peu de mise en scène fait toujours son petit effet !), lorsqu'enfin les volatiles s'emparèrent de la fenêtre brisée, lorsqu'éclatèrent les carreaux vieillis par les saisons, l'incantation démoniaque siffla dans les airs :

"Moi j'aime bien Patrick Fiori !"

 

 Arrrgh, je meurs, cette lame qui pénètre mon esprit est plus fourbe que toute autre souffrance. Que n'ai-je donc fait pour mériter cette fin atroce.

 Mais les deux genoux au sol, je trouvais la force. Le seul puits dans lequel je devais me recueillir pour ne pas sombrer, l'eau de la tolérance, la première gorgée d'un chemin étrange.

 Alors tout redevint limpide, nous étions un soir d'automne, avec sa grisaille et sa lumière pâle. Le vol d'un oiseau perdu et ce vent... pas vraiment froid, quand on y réfléchit.

 

THE FIN


 Mais que dire de cette folle expérience. En fait, il y aurait beaucoup de chose à développer, mais je ne vais pas m'étaler (ne me prenez pas pour de la confiture !)... pour cette fois...

 Je vais simplement dire que chacun doit trouver dans la musique ce qui le fait vibrer (et c'est bien une des forces de la musique). Je ne cache pas ma position sur toutes ces hem que je rechigne à nommer "musique", et dont je passe une partie de mon temps à critiquer. Mais si je critique fortement ces "z'œuvres", je ne me permettrai jamais d'en critiquer leurs auditeurs, ni de les moquer. Car je m'abaisserais bien plus bas que n'importe lequel de ces artistes à dénigrer les gens qui les écoutent. Dans le fond, ces musiques à vendre ne m'apportent rien, alors que d'autres peuvent faire avancer (cf. la chronique précédente sur les "moteurs"), faire réfléchir, inspirer ou mettre dans un état de quasi-transe.

 Il peut y avoir (en fait je l'affirme, il y a) une classe d'intellectuel qui s'enferme dans une culture élitiste de la musique (c'est vrai pour le jazz et pour le métal par exemple), tout comme une classe de "gens d'apparat" qui roucoulent et s'extasient entre eux sur des sujets qu'ils ne comprennent pas (cf. le public de l'Opéra). Heureusement, tous ne sont pas comme ça, heureusement la plupart des gens qui aiment le jazz ou le métal ne sont pas si étanches aux autres (ce qui n'est peut-être pas vrai pour les amateurs d'opéra ?!...), heureusement, l'oreille peut s'ouvrir et évoluer, même si aller d'Enrico Macias à Franck Zappa peut paraitre un long chemin... l'accession à la connaissance de la musique peut le permettre bien plus vite que ce que l'on croit ! 

 

 Ce qui ne veut pas dire qu'il faut renier nos "premiers amours"... la preuve, j'ai toujours mon petit penchant pour Indochine... alors ?!

 Et on ne se moque pas s'il vous plait !!!

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Commentaires
ECOLE NATIONALE IBANEZ Pour Apprendre la Musique Différemment ! ecolejohn31@gmail.com
  • Le solfège n'est pas la base de la musique, il n'est qu'un outil, formidable, mais juste un outil. La base quel que soit l’âge, c'est le plaisir d'appréhender un instrument, de partager en groupe, d'apprivoiser le rythme, d'écouter... de Jouer la Musique!
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