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ECOLE NATIONALE IBANEZ Pour Apprendre la Musique Différemment !                                            ecolejohn31@gmail.com
3 février 2012

#006 Un complexe à la française.

Attention, nos chroniques ont des crocs n°006!

Que faut-il pour faire un bon professionnel ? Je vous le demande (malgré la réponse qui me brule les lèvres, et me brule tout court) ! Il faut avoir un diplôme, avoir fait une école. C'est comme ça, et pas autrement. En découle un fantastique complexe, celui de ne pas se sentir reconnu, voire compétent malgré certains faits incontestables.

J'en prends pour exemple ce candidat cuisinier d'une émission M6ienne ("Top Chef", pour ne pas la citer...) qui est chef 1 étoile (pardonnez du peu, quand même) mais qui se sent terriblement mal à l'aise face à d'autres dont l'expérience professionnelle n'est pas si glorifiante, mais qui eux sortent de grandes écoles. Comment expliquer ce complexe... qui existe bien évidemment dans nombre de domaines, y compris, et vous l'aurez bien compris, de manière d'autant plus démesurée dans la musique !

La politique générale et les mentalités qui en découlent ont prôné durant quelques décennies l'accès aux études,  sanctionnés par divers diplômes. Le certificat d'étude (le brevet d'aujourd'hui), puis le Bac dont ma génération est tout à fait représentative du "le plus important : Passe ton Bac, pour le reste on verra plus tard" et aujourd'hui encore, la majorité des concours pour simplement accéder à des écoles réclament un Bac+3 quand ce n'est pas plus. Il existe bien sûr des concours ou seul le Bac suffit, ne le nions pas. Tout ça partant d'un bon sentiment, que je partage allègrement : devenons plus intelligents, étudions le plus possible, je suis d'accord. Qu'en ont fait les gouvernements successifs : une course à rien. Que vaut aujourd'hui le bac sur le marché de l'emploi ? Strictement rien alors qu'il y a trente ans, c'était un gage de crédibilité, voire d'excellence. Que vaut aujourd'hui un diplôme d'ingénieur ? Un peu plus que le smic pour démarrer lorsque l'on trouve du travail, avec un contrat précaire et des heures à n'en plus finir (beaucoup d'amis à moi sont dans ce cas, je parle en connaissance de cause), le tout pour un travail sans liens avec ce qui a été appris durant le cursus universitaire. Le problème est que nous avons tellement tout misé sur les études que nous en avons oublié le principal : elles servent à apprendre un métier, au-delà de cela, il ne s'agit plus d'études, mais de recherche (encore un secteur tristement enterré depuis quelques années). Et les patrons le savent, ils veulent embaucher des gens expérimentés, plus que diplômés... hors pour être expérimentés, il faut bien travailler ! Le serpent qui se mord la queue...

Au-delà de cette dimension déplorable du non-lien entre le monde du travail et les études, cela a engendré le fameux complexe du "j'ai pas de diplômes, donc je ne vaux rien.". Je ne crois plus dans ce tampon sanctionnant des années études, je crois dans les gens, dans ce qu'ils montrent tous les jours, seuls face à eux-mêmes. Comme je le dis souvent, je reprendrais bien les études, lorsque je serai à la retraite (quelle utopie !... pas les études, la retraite...) car elles sont source de connaissances, choses qui manquent cruellement à notre société. Les études : oui, les diplômes : bôf...

Que dire de tout ça dans le monde de la musique. Un musicien est-il un diplômé de conservatoire ? Je vous laisse juger de la situation. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : certains bons musiciens ont des diplômes.

Désolé pour cette chronique, fort courte puisqu'elle se résume à la phrase précédente, tout le reste n'étant qu'une énorme introduction non conventionnelle qu'une épreuve de concours n'accepterait certainement pas.

 

Continuez vos études, reprenez-les, visez la connaissance inestimable qu'elles vous procurent et sa mise en œuvre, ne visez pas un diplôme.

Musicalement, savoir ce qu'est le ternaire, c'est bien, savoir le jouer, c'est mieux !

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Commentaires
J
Il est vrai qu'il est propre à la france de s'attacher aux dîplomes afin d'accéder à l'emploi. A l'inverse les ricains et autres amateurs d'eaux chaudes se satisfont davantage d'un "je me suis fais tout seul".<br /> <br /> Simplement c'est dans notre culture éducative du mérite "combien discutable, n'est il pas Nicolas, en plus ça rîme", de dispenser de jolies papiers à encadrer.<br /> <br /> Toutefois je trouve relativement logique un fonctionnement qui mets des candidats à un poste sur un pied d'égalité neutre matérialisé par ce bout de papier, plutôt que de se différencier uniquement par rapport à son bagout, sa taille, son sexe ou la couleur de sa peau.<br /> <br /> En fait il faut peut être poser la question à l'envers: ne doit on pas démocratiser l'ensemble des métiers? Ne doit on pas plutôt lutter contre l'échec scolaire, les discriminations, les conflits de classes? Il me semble que les dîplomes n'auront de ce fait pas la même odeur. Que chacun puisse égalitairement parvenir à son objectif scolaire et professionnel.<br /> <br /> J'espère que tu apprécie le fait que tes chroniques sont lu, en tout cas je les trouve excellentes et indispensables. <br /> <br /> Continue mon grand
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  • Le solfège n'est pas la base de la musique, il n'est qu'un outil, formidable, mais juste un outil. La base quel que soit l’âge, c'est le plaisir d'appréhender un instrument, de partager en groupe, d'apprivoiser le rythme, d'écouter... de Jouer la Musique!
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