#010 Le téléchargement, c'est quoi ?

 Attention, nos chroniques ont des crocs n°010!

Aïe, le sujet délicat que nous abordons là... Dans quelle galère me suis-je mis jusqu'au cou ? Et cela spécialement pour vous, voyez comme mon dévouement pour votre personne est sans limites ! Ô que je suis accablé par tant de regards méfiants !!! Ôrage, ô grêle espoir !!!!!! Quelle erreur ne ferais-je pas pour vous sur ce chemin de martyr que je suis !!!!!!!!!!!!!!!! (En réalité, tout ceci n'est que pur effet de style destiné à me positionner en tant que victime de manière à pouvoir me défendre plus facilement par la suite... méthode couramment utilisé par les plus grands politiciens, ainsi que par les plus petits) Ô CSA, dieu miséricordieux de la censure, ne fais pas de moi cet être vil et malfaisant que je ne suis pas (je crois ?!). Ais pitié de mon âme impure, la tentation est trop forte en ce monde. Trop forte pour moi, simple internaute... BREF ! Me voilà donc suffisamment installé dans mon rôle d'oppressé, donc de représentant d'une minorité, donc des plus faibles et donc moralement inattaquable.

 Et bien je me lance (après cette introduction tout aussi épique qu'inutile... mais vous commencez à me connaitre maintenant) : le téléchargement musical - OUI ! Laissez moi cependant le temps de m'expliquer, j'en entend déjà qui font les gros yeux. Deux raisons :

Tout bâbord, une condition est nécessaire à tous les propos que je tiendrai par la suite. Le téléchargement dans le but de la revente ou d'un quelconque acte commercial est selon moi inacceptable. Tout ce que je vais écrire dans cette chronique #010 ne concernera que l'idée d'un téléchargement tout à fait privé, dont le but n'est pas autre chose que d'écouter et de découvrir de la musique. Ce téléchargement, c'est quoi ? Ah, la question !... dont voici la réponse : C'est un type qui prête un album à un autre type. Cela s'est toujours fait, déjà dans les années 1980 les postes cassettes étaient vendus avec deux lecteurs cassettes dont un faisait enregistreur. Il était donc possible de copier une cassette (un album) ou même d'enregistrer la radio en direct. Tout cela sur cassettes vierges vendues dans les moindres supermarchés. Le "problème" de nos majors d'aujourd'hui, c'est que télécharger devient plus facile, plus rapide et que l'on peut tout trouver (quasiment...). Mais au final, c'est toujours la même chose : un type passe un album à un autre. La première chose que je défend est donc la suivante : si internet nous est vendu comme un vecteur planétaire de culture et de connaissance (rappelons simplement que d'après une étude Optenet, 37% du contenu mondial du web se résume à de la pornographie !), la plus belle de ses réussites est de pouvoir faire partager les albums des internautes avec le plus grand nombre. Cette diffusion est enfin une vision large du panel culturel mondial musical. Donc oui le téléchargement gratuit, car c'est lui qui nous permet de nous cultiver, de partager nos connaissances, nos influences, nos cultures.

A tribord, les majors nous martèlent "oui mais l'industrie du disque se porte mal, les artistes seront difficilement payés, pensez aux pauvres techniciens (que nous exploitons allègrement!!!) qui travaillent à la réalisation de cds etc... c'est de la faute au piratage si nous les virons". Je ne vais pas faire un cours de chiffres, mais résumons simplement de la manière suivante à l'aide de ces quelques données (tout est vérifiable). La "sacem" américaine (la "BMI") reverse chaque année depuis plus de dix ans un montant en hausse de royalties à ses auteurs (de 8% à 10% chaque année !) ; les droits n'ont jamais été aussi bien vendus depuis qu'internet est sur le marché de la musique ; la multiplication des médias et leur acquisition de licence de diffuseur de musique a très largement compensé la baisse des ventes de disques... et j'en passe. Donc arrêtons d'avaler des couleuvres (toujours très indigestes, sauf pour les hérissons) et voyons l'impact sur le premier intéressé, c'est à dire celui que l'on entend que très rarement : l'artiste compositeur. Premièrement, s'il ne vend plus de cd, il devra faire des concerts pour conquérir le public. Et bien si les tonnes de "bouses musicales" (pardonnez ce terme fort technique...) qui sortent toutes les semaines des productions à la chaine des grandes majors  devaient être "défendues" sur scène, notre paysage musical serait autrement plus intéressant !!!

 Deuxièmement, je vais un peu repousser le débat (qui finalement n'en est pas vraiment un puisque je suis le seul à parler, et vous le ou la seule à lire !). Le but de l'artiste, c'est d'être entendu, d'être diffusé donc. Bien sûr qu'il faut en vivre, et cela tout le monde en rêve. Le téléchargement permet cette diffusion massive, et le retour est direct : si l'artiste plait, il remplit les salles de concert. Sinon, c'est qu'il se plante. Peut-être qu'aujourd'hui, certains se sont dit "Cool internet, on va pouvoir enregistrer et mettre en ligne, toucher nos droits et plus avoir à tourner dans des salles miteuses... pépère quoi !". Idées complètement soutenue et amplifiée par l'industrie du disque dont l'organisation de concert coûte autrement plus cher que la réalisation d'un disque. 

 Tout ceci n'est encore qu'un banale et dramatique histoire d'argent derrière laquelle se cache pour moi deux vérités :

1/ L'artiste ne travaille qu'à être entendu. L'industrie travaille à gagner de l'argent en produisant ce qu'elle nous fait croire être des artistes (qui ne sont en fait que ses employés).

2/ La culture sous toutes ses formes et par tous les moyens doit être partagée sans concession par le plus grand nombre.

"Téléchargeons"... pardon : prêtons-nous,

échangeons, partageons !